Depuis la fin de l’Union Soviétique, les migrations se sont intensifiées dans l’espace post-soviétique. En 2017, la Russie était le 4ème pays du monde accueillant le plus de migrant.es (11.7 millions)1. La plupart de ces migrant.es viennent d’Asie Centrale, du Caucase et plus récemment d’Ukraine, suite à la guerre. Malgré l’ampleur des migrations en Russie, nous ne savons encore aujourd’hui que peu de choses sur ces populations. Notamment, peu d’études quantitatives ont permis de chiffrer et de documenter les conditions de vie de ces migrant.es.
C’est pour cette raison que, durant l’été 2019, nous avons réalisé une enquête quantitative à Moscou auprès des migrant.es tadjikistanais.es et ouzbekistanais.es.2
Cette enquête a été menée pour répondre à plusieurs questions. Premièrement, nous avons voulu documenter l’état de santé des migrant.es et l’accès au soin dans le pays d’accueil. Deuxièmement, l’enquête s’intéresse aux pratiques d’entraide formelles et informelles (caisses/collectes) qui peuvent être mises en œuvre par ces populations pour faire face à un événement difficile (problèmes de santé, décès d’un compatriote, etc). Enfin, de façon plus générale, l’enquête a permis d’étudier les conditions de vie et de travail des migrant.es en fonction d’un certain nombre de caractéristiques (caractéristiques socio-démographiques, trajectoire migratoire, capital social, etc).
Le questionnaire d’enquête comprend 7 modules :
- Origines, famille et conditions de vie dans le pays d’origine
- Trajectoire migratoire
- Etat de santé
- Modes formels et informels d’entraide
- Conditions de vie en Russie
- Travail en Russie
- Projets d’avenir
Au cours de l’été 2019, 1213 migrant.es tadjikistanais.es et ouzbekistanais.es ont été enquêté.es dans la région de Moscou (centre-ville et périphérie).